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mardi 5 novembre 2019

Je parle seul,







                                                              Je parle seul,

           Je vais seul apaiser parce que n’est pas fou qui parle seul, qu’il faut bien du temps perdu pour trouver sa liberté, à l’intérieur des mots et des mots perdus pour retrouver son temps.
  Je suis seul là au milieu de rien comme une fatalité, une gageure, un rêve, une obligation, un songe comme on voudra selon les dispositions de mon esprit, de mes désirs.
Je suis prêt à entendre toutes les aspirations, à les comprendre, les admettre, les aimer, pourvu que je ne renonce à ma mauvaise foi, à mes partis-pris, les aprioris, les subjectivités malsaines et les commentaires gratuits qui assassinent !
Qui que vous soyez, j’ai tellement besoin d’une âme, il y va de ma vie...Voyez où j’en suis. J’ai parfois le sentiment d’être fou dans un monde de fous et ne trouve la paix que dans l’inconscience qui sauve. Il n’y a plus personne pour personne. C’est pourquoi, je vous demande un peu d’attention. J’ai bien conscience de vous demander beaucoup, peut-être trop.
Mais j’ai été bien au-delà, même si j’ai vécu les heures terrible de l’amertume. Aujourd’hui, je sais que je ne suis rien, rien, qu’une ombre défaite avec des lambeaux de mots vides pour cacher ma pudeur.
Mes nuits sont égales à mes jours, cimentées de défaites et d’humiliations sans témoin. Il faut bien un jour ou l’autre, faire le point, tenter de se regarder en face sans alibi ni circonstances atténuantes….
Quel gâchis !
Malgré les démentis et les preuves accablantes accumulées aux dossiers des âmes perdues et des cœurs secs, je crois, je sais que derrière le rideau de la mauvaise conscience se lève toujours la voix, imparfaite des révoltes et des générosités, ces cris me réconfortent dans la solitude et la mélancolie. Je ne suis pas épargné, moi non plus, par ces maladies modernes et ces maux de ce siècle.
Je dois paraître compliqué et bien sensible, mais je vous rassure je ne larmoie pas….
   Je suis assez lucide pour demander mon dû humain, un peu d’écoute, de compréhension et de compassion, un peu de ce qui naguère fait notre lot commun, un regard, une oreille, une main tendue et au-delà de la bonté, ce regard, de la sympathie dans mon oreille, de la chaleur dans cette main et des mots tremblants qui pansent les blessures.
Nous sommes trop vivants pour être éternels et nos pas sont comptés…Notre impatience de sable aura raison du sablier, le tic-tac du cœur vaincra le cadran et nos rêves iront bien au-delà du temps, peut-être…Mais pour l’heure …nos dépressions n’ont pas arrêté la réalité, seulement nos consciences, brutalement et cette brutalité se vrille en moi en une douleur qui ne se partage pas.
Un moment de grande inconscience avant le grand saut …
Plutôt que vous faire assister à cette mise en scène, je vais vous parler de ma vie ….
Ma vie terrible, ma pauvre vie, ma vie magnifique, ma vie quoi !!
Mais ne croyez pas que je vais sacrifier à la curieuse mode d’aujourd’hui de larmoyer sur ce que la vie a plus de narcissique, de plus gluant dans la psycho-quelque chose…
Non ! Il faut abolir les miroirs.
Sans doute aurait-il suffi de tourner le regard, les yeux vides alors que murmure ne trouve pas sa voix, des mains qui voudraient dire des mots, nos vies sonnent faux et ne font pas fuir nos pensées imaginaires, ni nos fantômes de la nuit.
Et si nous nous donnions la main, pour sortir du bois obscur, ou nous nous sommes enfoncés seul, on commencerait par se retrouver, puis se regrouper pour entamer une marche lente, heureux de se rassembler sur le même chemin. Nous ririons en nous narguant de notre enfance craintive, de nos émotions infantiles.
J’ai aussi des sourires de joies, de liesse, de fraternité, de communauté, j’entends encore les cœurs battre ensemble…
C’est que je dois bien vous l’avouer, j’ai aussi bien de mauvais souvenirs, des cauchemars, des sœurs froides, j’ai vécu un temps mémorial si long !!
Même si ma jeunesse fait illusion à cause de l’espoir qui rend jeune, j’ai des siècles d’un fardeau sur les épaules, il nous est commun, familier et quotidien, c’est de lui que j’aimerais me défaire en le partageant avec vous enfin ….
Si je me permets cet aveu, sans imaginer que je vous abasourdi avec mes plaies intimes qui sont souvent identique et qui ne regarde personne…
Dans tous les jardins, existe un endroit isolé ou pourrissent les mauvaises herbes, tandis que s’épanouissent en plein soleil les fleurs et les plantes, où il fait bon flâner en paix, en rêvant…
Mon rêve est trop idyllique, je le sais, je subis aussi les moqueries et les cynismes, dès qu’une joie simple provoque les fourbes qui exhalent de leurs cimes noires.
Je ne suis pas naïf au point de croire que les hommes sont égaux dans leur propension au bonheur…
Je ne juge personne, je déplore seulement, je ne fais que m’attrister car beaucoup comme moi, non pas voulu ces absurdités sans nom, ces images de ces folies sauvages, de ces hommes se mirant d’une haine sans fin, des hommes qui avait promis des mots sacrés à leurs semblables, et qui font la sourde oreille à leur détresse…
J’ai appris à oublier pour survivre enfin, non suspendre est le mot exact, oublier…jamais ! Cela m’empêche de dormir, mais l’insomnie n’est pas l’agonie, je me plains pour comprendre…
Devrais-je admettre qu’il existe deux mondes, celui de ceux qui ne dorment pas à cause de celui de ceux qui meurent, et de ceux qui attendent la mort ?
Nulle cloison ne vient interdire de regarder et de compatir.
J’ai peur d’être confus car j’entrevois des cimes au-delà du chaos, un futur qui transfigure, un rêve qui drape la réalité d’espoirs sans fin. Je sais bien que nous nous interdisons d’une façon ou d’une autre nos rêves les plus fous et que coupé du monde, nous chargerons nos congénères de vivre pour nous...
J’attends ce moment, ou ce vécu dans l’enfance de l’humanité, un monde si beau et si méconnu que chacun aurait pu écouter s’il avait su…
   Mais voilà, nous vivons dans un présent amnésique. Est-ce que nous perdons la mémoire que nous écoutons nos sensations immédiates devenues des priorités vitales ?
A qui offrirai-je mes bras de tendresse quand l’affection ne saura plus qu’un mot signifiant.
Je voudrais être ailleurs, loin, seul et caché…mais…c’est impossible…d’où vient ce sentiment d’un devoir à accomplir pour tout oublier…tout !
Jusqu’à l’ivresse de la dérision, j’ai glissé bien des fois sur ce pont balayé de lames furieuses ou chaque instant, tout peut basculer et sombrer…mais chaque fois, un sentiment plus fort que le basculement, plus fort que l’attirance du vide, est venu redresser l’équilibre, la juste gravité au bord de la détresse. Ma propre voix, à chaque fois me criait de faire confiance à mon pas que moi seul pouvait juger de sa direction.
J’ai remarqué, auprès des plus humains d’entre nous, ce principe propre à édifier les plus beaux destins, mais j’ai constaté aussi cet étrange sentiment d’une puissance chez ceux qui refusaient.
Alors j’ai posé des questions, j’ai cherché à comprendre, mais nul mot ne me parvint. Chacun se cache derrière leurs pensées qui se replient. J’ai supposé alors que les mots étaient morts, les idées en sommeil. Personne désormais, n’est bien sûr de comprendre, d’échapper au doute, l’indifférence à enfermé alors les bonnes volontés, le faux à remplacer le vrai…Mon amertume est la première marche de l’espoir et mon désespoir, la promesse du bonheur.
Partageons la lucidité froide et le fardeau du malheur commun pour les envoyer au néant…renaissant de nos angoisses ensemble, ainsi les donneurs de leçon et les indicateurs de fausses pistes disparaîtront de leur propre enchantement…je cherche une personne présente, libérée de son enfermement, qui sait sourire et donner la main, penser et rêver en même temps, une conscience cristalline, doué de lucidité, de bonté, mû par la générosité qui grandit, je sais que cet être-là survit en chacun de vous, volontaire et unique.
Que viennent ces mots, liesse, gaieté, espoir…
Rien de plus beau que la vie insouciante, qu’un mépris du temps léger et frivole. Une conscience lucide jamais n’atteindra l’éternité. Et pourquoi faire ?
Rien ne compte que cet infini de rêverie, ce temps intérieur qui fuit goutte à goutte avec des échos sans repères, une fatigue sans sommeil et sans rêve.
On a le temps qu’on mérite.
Demain, il me faudra partir… le temps s’écoule…. Je n’ai pas voulu abuser, j’ai usé de votre patience. Dans les moments intimes de ma solitude, vous penserez à moi, vous dessinerez un visage comme vous le rêvez et après de longues réflexions …
Peut-être vous pourrez murmurer mon NOM…