Translate

mardi 21 juin 2011

Le regard perdu ....


Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.

Le temps s'en va...


Le temps lent et monotone, 
Dans le silencieux automne, 
D'un immense soleil d'or, 
En larme en aiguille, bleu 
Dans l'ombre couleur de feu, 
Pèse à la mer qu' il endort.

Tout doucement dans un grand crépuscule 
On voit brûler sur le jour qui recule, 
En larme d'or son aile immensité, 
Qui sous le ciel immense de couleur, 
Voici pleurer éblouissante pleur, 
En multitude à ce feu de clarté. 


Qui devient éblouissement, 
En lumineux scintillement 
Bleu et semblable à l'infini, 
Comme une goutte s'évapore, 
Sous le soleil qui la colore, 
Dans sa lumière s'abolit.


 
Au ciel brûlant comme un rêve, 
En vent étrange il s'élève, 
En rose d'obscurité, 
Tel une ombreuse pâleur
D'une immuable splendeur 
Immense d'éternité. 



Pâle de vie et de mort, 
Fuyant dans le vide d'or 
En anémone de nuit, 
D'une étincelle d'argent 
Dans le ciel de l'océan 
Immense sur l'ombre fuit. . .