Le
découragement est beaucoup plus douloureux que la patience.
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Ils me
l'ont dit : parfois, d'un mot qui touche,
J'ai réveillé le sourire ou les pleurs,
Quelques doux airs ont erré sur ma bouche,
Sous mon crayon quelques mots de valeurs.
Ils me l'ont dit ! connaissent-ils mon âme,
Pour lui vouer sympathie ou dédain ?
Non, je le sens, la louange ou le blâme
Tombe au hasard sur moi en vain.
Ah! si mes paroles ont briguées leur estime,
C'est que la mienne a passé mes efforts ;
Car ma vie n'est qu'une lutte intime
D'ardentes pensées et de frêles accords.
Bruits caressants de la foule empressée,
Oh ! que mon cœur vous compterait pour rien
Si je pouvais, seul avec ma pensée,
Me dire un jour : Ce que j'ai fait est bien !
Un jour, un seul! pour jeter sur ces pages,
Pour, à mon gré, répandre dans mes vers
Ce que je vois de brillantes images,
Ce que j'entends d'ineffables concerts !...
Un jour, un seul !... mais non, pas même une heure !
Pour m'épancher, pas un mot, pas un son ;
L'esprit captif qui dans mon sein demeure
Bat vainement les murs de ma maison.
Ainsi s'accroît la flamme inaperçue
D'un incendie en secret allumé :
Lorsqu'au dehors elle s'ouvre une issue,
C'est qu'au dedans elle a tout consumée.
Puisqu'après moi rien de moi ne demeure !
Penser ! souffrir ! sans qu'il en reste rien,
Sans imposer, avant que je ne meure,
A d'autres cœurs les battements du mien !...
Sons enchantés, qu'entend ma seule oreille,
Divins aspects, rêves où je me plus,
Vous, qui m'ouvrez un monde de merveille,
Où serez-vous quand je ne serai plus ?
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J'ai réveillé le sourire ou les pleurs,
Quelques doux airs ont erré sur ma bouche,
Sous mon crayon quelques mots de valeurs.
Ils me l'ont dit ! connaissent-ils mon âme,
Pour lui vouer sympathie ou dédain ?
Non, je le sens, la louange ou le blâme
Tombe au hasard sur moi en vain.
Ah! si mes paroles ont briguées leur estime,
C'est que la mienne a passé mes efforts ;
Car ma vie n'est qu'une lutte intime
D'ardentes pensées et de frêles accords.
Bruits caressants de la foule empressée,
Oh ! que mon cœur vous compterait pour rien
Si je pouvais, seul avec ma pensée,
Me dire un jour : Ce que j'ai fait est bien !
Un jour, un seul! pour jeter sur ces pages,
Pour, à mon gré, répandre dans mes vers
Ce que je vois de brillantes images,
Ce que j'entends d'ineffables concerts !...
Un jour, un seul !... mais non, pas même une heure !
Pour m'épancher, pas un mot, pas un son ;
L'esprit captif qui dans mon sein demeure
Bat vainement les murs de ma maison.
Ainsi s'accroît la flamme inaperçue
D'un incendie en secret allumé :
Lorsqu'au dehors elle s'ouvre une issue,
C'est qu'au dedans elle a tout consumée.
Puisqu'après moi rien de moi ne demeure !
Penser ! souffrir ! sans qu'il en reste rien,
Sans imposer, avant que je ne meure,
A d'autres cœurs les battements du mien !...
Sons enchantés, qu'entend ma seule oreille,
Divins aspects, rêves où je me plus,
Vous, qui m'ouvrez un monde de merveille,
Où serez-vous quand je ne serai plus ?
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