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mercredi 8 octobre 2008

Vieillir


Vieillir





Vieillir cela n'est rien, dites-vous ?
Mais quand jeunesse passe apportant les automnes.
Les rides crevassent la peau qui s'abandonne.
Les chemins se rallongent aux pieds affaiblis.
Les rêves sont songes dans le temps qui s'enfuit.
Les instants laborieux où l'aiguille cliquette.
Sur le mur tout cireux d'une cuisine blette.
Qui languissent le geste à l'aube du vouloir.
Ou pire encore reste, en déni de pouvoir.
Vieillir cela n'est rien, dites-vous ?
Mais quand l'automne passe et s'installe l'hiver.
Que l'envie trépasse en gommant le fruit vert.
Que bien souvent la tête s'engourdit au soir.
Tel début de défaite au rythme d'encensoir.
Que les mains trahissent laissant tout s'échapper.
Que les reins se raidissent vous laissant pleurer.
A ces jours déjà loin, où l'effort vous plaisait.
A ce goût de demain qui alors vous brûlait.
Vieillir cela n'est rien, dites-vous ?
Mais quand l'hiver se tasse sur les jours jaunis.
Que l'esprit se lasse d'ajourner son minuit.
Que plus personne ne vient pour tendre l'oreille.
A vos tristes refrains qui semblent tout pareils.
Et que vous ressemblez à l'horloge d'en bas.
Celle au cuivre fêlé qui chuchote tout bas.
Les derniers sacrements de son cœur qui s'endort.
De son pas hésitant pour le dernier accord.