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mercredi 4 avril 2018

Le souvenir de ma mémoire,






Le souvenir de ma mémoire,

      La mémoire contient aussi les souvenirs, ceux qui sont gravés en nous.   
     J’entends, lorsqu’on en parle, le son des mots qui les expriment ; mais le son des mots, c’est une chose, les idées qu’ils signifient, c’en est une autre.

     Tous ceux-ci, je les garde dans ma mémoire et je me les rappelle ; J’ai donc le souvenir d’avoir souvent compris ces choses, et à les démêler et de les comprendre, je les range dans ma mémoire afin de me souvenir plus tard que je les ai comprises aujourd’hui.

    Il me souvient d’avoir été joyeux sans que je le sois de nouveau, j’évoque ma tristesse sans être triste. Il n’y a rien d’étonnant, quand il s’agit d’émotions. Il serait ridicule de penser que ces choses se ressemblent, pourtant elles ne sont pas de tous point dissemblables.

   Voyez, c’est de ma mémoire que je tire la distinction entre ces quatre émotions : le désir, la joie, la crainte, la tristesse. C’est là que je trouve et de là que tire tout ce que je dis.

   Peut-être le souvenir ramène-t-il de la mémoire ces émotions, mais alors pourquoi celui qui raisonne des passions, entre d’autres termes, qui s’en souvient, ne sont-ils pas à la bouche de la pensée, la douceur et la joie ou l’amertume de la tristesse ?

   Est-ce en cela que différeraient des choses qui ne sont pas tout à fait semblables ? Qui en effet, aimerait à parler de ces émotions, si, toutes les fois que nous nommons la tristesse ou la crainte, nous devions être en proie à ces sentiments ?

   Pourtant nous n’en parlerions pas, si nous ne trouvions dans notre mémoire, non seulement les sons qui composent ces mots, selon l’image gravée en nous, mais encore la notion même des sentiments qu’ils expriment.

   Pourtant si son image n’était pas là, dans ma mémoire, je ne saurais pas ce que je dis !
   Est-ce par son image qu’elle est présente par elle-même, et non réellement ?

   La vie est un bien perdu pour celui qui ne l’a pas vécu comme il l’aurait voulu.
   On ne vous perd qu'en vous abandonnant, et ceux qui vous abandonnent, ou vont-ils, ou fuit-ils sinon la sérénité..
Je disais à mes amis " Qu'aimons-nous, si ce n'est que la beauté intérieure ? Qu'est-ce qui nous attache à ces personnes que nous aimons ?" 

   Telles sont mes pensées que voulait mon cœur misérable, lourd des plus mordants soucis, où me jetaient la peur de la mort et ma vaine recherche de la vérité …

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